dimanche 15 novembre 2015

En dents de scie...

Rétrospectivement, j’ai eu du mal à positiver ce week-end… jusqu’à ce midi, un beau coup de fil m’a permis de me remettre les idées en place. Tandis que bien au chaud dans mon cocon à savourer cette drogue qui me fait vivre et me fait oublier le bruit du monde, d’autres perdaient la leur dans un fracas monstrueux. J’ai été impressionnée quand mon mari me l’a annoncé le lendemain et je me suis réfugiée dans mon salon bleu-thé, non pas pour oublier mais pour atténuer la colère qui montait mais aussi d’autres sentiments moins nobles que je sentais poindre en moi. Le thé, la méditation et la musique m’y ont aidée.
Pour deux jours j’avais à nouveau accès à ma cuisine 
ou du moins ce qu’il en reste, j’en ai profité pour préparer des potages que je peux surgeler parce que pendant la semaine, je n’aurai plus pour "cuisiner" que le micro-ondes et la taque électrique dont je me sers pour chauffer le houjiki, le poêlon à Hojicha (
http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/bapteme-dun-poelon-mais-pas-que.html). Je l’ai découvert à Paris chez Tamayura il y a 2 ans exactement, cela venait de rentrer et Olivier m’a fait l’amitié de le tester (http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/11/eh-oui-jai-encore-tutoye-les-etoiles-ce.html , j’ai été séduite et depuis, je l’utilise régulièrement, je vous le recommande d’ailleurs, outre le plaisir de voir se torréfier les feuilles, c’est un parfum entêtant qui se dégage du houjiki. 
J’ai peine à croire que ce lieu sera terminé pour saint Nicolas, 
j’ai donc voulu apporter ma pierre à l’édifice (façon de parler…) sauf que cet engin est insoulevable, mon dos n’a pas aimé du tout et mon mari m’a traitée de folle, il n’a pas tort et à ce propos, j’’ai eu un fou rire parce que vendredi j’ai dit à mon dentiste que je préférais encore être chez lui que chez moi pour le moment… Et Xavier n’a pas manqué de me le rappeler, eh oui, j’en suis là. Samedi soir, il a souhaité qu’on regarde les journaux télévisés ensemble : la RTBF et Fr2 comme souvent, sauf que cela a duré une bonne partie de la soirée, toutes les chaînes y sont passées et c’est là que tout a basculé pour moi : j’en ai eu des nausées : entre reportages racoleurs, répétitions morbides des scènes les plus dures, où s’arrête l’information, où commence le voyeurisme malsain? Quand le commentaire parle de carnage, toute personne qui connaît le vocabulaire sait que ce n’est pas joli, joli alors pourquoi montrer des baskets ensanglantées, des cadavres recouverts de couvertures (fussent-elles d’or), des rescapés maculés de sang, pas le leur, celui des victimes qu’ils ont dû enjamber pour sortir, je ne supporte pas cette surenchère où la forme prime sur le fond. Par contre, pas d’explication sur l’expression médecine de guerre qui signifie en clair, vu le nombre impressionnant de blessés graves et pas assez de chirurgiens, ils ont donc la lourde tâche de choisir dans l’urgence ceux qu’ils vont choisir d’opérer parce qu’ils ont une petite chance d’en sortir. Je n’ai pas pu dormir, des tas de questions sans réponse me trottaient en tête de manière lancinante. Et une en particulier, avant de devenir des monstres quels enfants ont-ils été ? Le vent soufflait très fort cette nuit, je suis allée sur ma terrasse où les bourrasques m’ont fait beaucoup de bien, assez curieusement sa force m’a apaisée. J’ai passé le reste de la nuit à écouter de la musique en buvant tasse sur tasse de cette boisson de vie jusqu’à ce que Morphée vienne me chercher. Ce dimanche, mon affreux mari m’a réveillée à 10 heures croyant que je n’étais pas bien, et en effet, à ce moment-là je ne l’étais pas : 4 heures de sommeil c’est trop peu, mais il ne pouvait pas savoir.  Il m’a fallu du temps pour émerger mais un long coup de fil à midi a réveillé mes neurones. 
Le vent n’a pas cessé, j’aime cela. Il fait danser les branches de ce bouleau cette fois complètement dénudé.
Je laisse la fenêtre ouverte pour l’écouter chanter tandis que je prépare mes rituels, ce magnifique objet et la calligraphie symbolique ichi go, ichi e, cadeaux de Staf. 
Et dans le chawan, le Matcha cuvée spéciale de la cave de Guillaume, mon généreux donateur qui revient de ce pays qu’il aime tant. Il va tomber de haut, la France aujourd’hui n’est pas à son avantage. Promenade apéritive dans le jardin. 
Après le dîner, retour dans mon cocon, je choisis ce thé au Pomelo 2006, l’élixir de jeunesse éternelle griffé Source de Lumière
De la jarre bien entamée, s’échappent des parfums d’agrumes pour éveiller mes papilles. 
Infusé en gong fu, les arômes sont bien présents, par contre les saveurs sont comme atténuées. La jarre a pour toute fermeture un tissu, Jing m’a dit que ce n’était pas un problème mais je constate que ce n’est plus vrai, il faudra que je trouve une solution ou alors, je ne bois plus que cela jusqu’à plus soif... 
Pour cette fois, je l’ai infusé plus longtemps. Retour en cuisine, flans de courgettes pour ce soir, et gratin de cabillaud pour demain. Ce dimanche un peu particulier va se terminer dans mon cocon, 
avec une tisane de fleurs de camomille griffée ThéÔdor
Dans l’écrin, comme de petits soleils odorants. 
Et de la lecture pour concocter de nouveaux menus pour inaugurer la cuisine... quand elle sera terminée. 
Ces desserts particuliers qui ne sont pas ma tasse de thé mais que mes petites-filles adorent, préparer de la pâte sans œuf, ce sera pour moi une grande première. 
Tout en savourant cette bonne tisane couleur soleil, je salive en dévorant les recettes de ma nouvelle grande bible, à la fois assez simples et raffinées, j’ai hâte de tester ces plats d’hiver.  Quant aux cupcakes, c’est une autre histoire : si la pâte de base semble assez simple à réaliser, les garnitures utilisent des ingrédients que je ne connais pas. Et un fou rire en découvrant le nom de famille de l’auteure : Veganpower… Nom réel ou pseudonyme?... Je vais aller très vite me blottir dans les bras de Morphée, mes yeux se ferment.

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