dimanche 9 juin 2013

Deuxième week-end de juin, le bonheur continue

Entre autres qualités, ce temps exceptionnel a sur moi des effets bénéfiques.
D’abord, celui de veiller tard et dehors. Déjà vendredi soir, j’ai dû être à peu près la seule Belge à ne pas être devant la télévision, malgré la demande expresse de mon mari de suivre le match avec lui. Je n’ai jamais compris pourquoi on obligeait ces joueurs à courir derrière un ballon et à se le disputer, il serait plus simple qu’ils aient chacun le leur… Un deuxième bon effet est celui de me réveiller tôt et en pleine forme !
Je peux ainsi assister, toujours émerveillée, à la montée de l’Astre. Surtout aujourd’hui, jour de la saint Médard à la funeste réputation ! Pourtant, je reconnais que les arbres et les plantes auraient bien besoin de pluie…
Le thé correspond à mon état d’âme de ce jour, ce sera le Tumsong, ce jardin des cœurs heureux griffé ThéÔdor.
Je le savoure d’abord en pensant avec reconnaissance à ceux qui ont formé une longue chaîne pour que ce breuvage arrive jusqu’ici : la nature d’abord, soleil et brume qui ont donné ces arômes subtils aux feuilles, les cueilleuses aux doigts de fée, ceux qui l’ont manufacturé ensuite et enfin celui qui l’a sélectionné avec amour.
Les tasses suivantes accompagneront ma lecture. Il y a quelques temps, j’ai eu envie de reprendre tous mes livres pour comparer comment chaque auteur traitait l’Histoire du thé. Si 95% des informations se recoupent (seuls le style diffère), ce sont les 5 autres % qui m’intéressent. Et parmi ceux-ci, de surprenantes découvertes et autant de points d’interrogation.
Ainsi dans Les secrets du thé de S. Worwood (page 17) : "Il faut cependant savoir que même s’ils sont aujourd’hui friands de thés noirs, les Américains ont d’abord et longtemps bu du thé vert uniquement, auquel ils ajoutaient du beurre et du sel.". Et page 19 : "Le thé est entré en Occident en empruntant la route de la soie vers le 1er siècle après Jésus-Christ." C’est vrai que tout est dans le "vers" qui ici est synonyme d’approximation.
Il fait de plus en plus doux, je quitte l’intérieur pour l’extérieur, et l’Inde pour le Japon avec ce Matcha dont le vert s’harmonise bien
avec ceux du jardin.
Et ces fleurs de colza avec le jaune du soleil. Et à propos du Japon justement je lis page 19 : "(…) Dès 1556, le Portugal avait déjà ce que l’on appelle un comptoir en Chine et en ouvrait un autre au Japon " Je croyais que le Pays du Soleil levant était encore fermé aux étrangers à cette époque, à vérifier donc. Il est temps maintenant de songer à la préparation du dîner.
D’une terrasse à l’autre, le thé toujours, ici un cocktail gaspacho / thé Cocotte de chez ThéÔdor et des légumes à la croque sel / Matcha.
Mais pas de lecture, il faut que je surveille la cuisson des tomates farcies et quand je lis, j’oublie tout ce qui se prépare. La sauce tomates est rehaussée par toutes les herbes aromatiques de cette jardinière, elles poussent aussi vite que les mauvaises
et leur parfum se répand déjà.
Cela ne m’empêche pas d’observer également la jardinière aux fraisiers.
Je crains qu’il n’y en ait pas cette année, soit les fleurs n’ont pas été fécondées,
soit le peu de fruits sont encore très verts.
Et côtoient des fleurs stériles.
Distraction…
Un deuxième verre de ce si rafraîchissant cocktail spécial et le repas est prêt. L’après-midi est consacré aux inévitables courses, mais par ce temps même ces corvées paraissent plus légères.
Une pensée émue à Josiane qui couve encore ses petits tandis qu’ici ce sont déjà des adolescents… Mais le plaisir n’est pas que dans le thé, il est aussi dans les pieds… après une séance de réflexologie.
En rentrant, un tour au jardin.
Je ne me lasse pas de regarder ces voluptueux rhododendrons. Et le thé m’accompagne, dans mon biberon rempli de Thé vert Danse du Dragon glacé, griffé Tchang de Chine. Cela fait un bail que je ne suis plus allée dans ce petit coin de Chine, il faudra y remédier.
Ce n’est pas par hasard que j’ai choisi ce thé-là précisément, bientôt, un petit Dragon d’eau illuminera notre maison.
C’est encore à ce bonheur que je pensais en écoutant les sons caractéristiques du soir qui tombe lentement pour faire place à une nuit noire et un beau ciel étoilé.
Quel contraste ce matin.
Un vrai ciel de saint Médard et pas encore 10°.
J’ai de quoi me réchauffer avec ce Puttabong qui me rappelle des moments inoubliables chez Cha-Hû-Thé à LLN : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2013/05/une-journee-magique-comme-je-les-aime.html . Infusé cette fois en théière comme thé de lecture. J’ai à peine commencé ma lecture que mon mari m’appelle et m’attend au bas des escaliers avec cet air que je connais bien, que me réserve-t-il ? J’ai eu très vite la réponse, je dois fermer les yeux avant d’entrer dans le living
où m’attend ce magnifique bouquet ! Ma surprise est grande, c’est la fête des pères et je n’en suis pas un… c’est "seulement" notre anniversaire de mariage me dit-il. Je compte rattraper cet oubli en lui préparant un de ces dîners dont j’ai le secret mais il n’en est pas question, il m’invite au Shangri-La. Moments agréables et quelques fous rires dans ce Paradis. Surtout quand, à la fin du repas, il demande au patron s’il n’a pas du … Maté, c’est devenu une vraie obsession.
Je lui propose alors de passer par un autre Shangri-La, m’attendant à un refus. Mais que nenni, il accepte.
Le premier thé, le Ye Sheng Zia ou bourgeons pourpres, ne m’est pas inconnu et déjà cette émotion particulière liée à la rétrolfaction et à ma première rencontre avec Jing : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/un-fabuleux-premier-week-end-de-decembre.html .
Avant même d’y porter mes lèvres, je revis ces moments intenses.
Ici, toujours la même ambiance, unique.
L’attente avant l’extase…
Et encore et toujours les beaux gestes de Source de Lumière.
Mon mari consulte les notes reçues avant de goûter ce nectar, il est conquis et ne repartira pas les mains vides, oublié (momentanément) son obsession…
Les feuilles, toujours aussi belles,
n’ont pas encore tout donné.  
Mais Jing nous propose un Bu Lao Dan, l’Elixir de Jeunesse éternelle, et ici aussi je me replonge quelques mois en arrière : http://la-theiere-nomade.blogspot.be/2012/12/retrolfaction.html ...
La couleur de l’infusion en dit long sur ce thé dont la fabrication a pris entre 3 et 5 ans, j’ai ai parlé le 12 décembre dernier.
Hélène comme à son habitude sert les amis du thé.
Et Jing les occupants de la table.
Magnifique couleur ambrée pour ce nectar impressionnant.
Mon mari et sa charmante voisine se nourrissent intellectuellement, tandis que d’autres  boivent les paroles de Jing.
Répondant à une question, elle explique que ses théières sont fabriquées en argile mauve de Yixing, la meilleure et quasi épuisée sur place, à tel point que les Japonais en ont exporté une grande partie au Japon. L’autre partie se trouve à Taiwan.
Une fois encore j’aime observer la concentration des participants.
Ce nectar passe tout seul…
Les feuilles infusées feront ce soir le bonheur de celui ou celle qui les emportera.
Encore une vieille connaissance et une vraie merveille: le Ji Pin Dian Hong, ce thé rouge de grade exceptionnel cultivé à +/- 500 m d’altitude.
Je me rappelle ses notes typiques des thés du Yunnan, sa texture liquoreuse que je retrouve ici avec bonheur. Et que dire de son incroyable longueur en bouche !
Six infusions plus tard, les belles n’ont pas encore tout donné, Jing nous propose une pause, même si mon mari est ravi d’être venu, il souhaite rentrer. C’est à regret que je quitte ce lieu hors du temps qui porte si bien son nom Source de Lumière.
Je ne repars pas les mains vides…

Et pour ceux qui ne liraient pas ces beaux idéogrammes.... Dès que je reviendrai de voyage, je m’en occuperai. Merci une fois encore chère Jing, mon mari a vraiment apprécié, quant à moi…
Demain, plein de choses à faire avant mon départ mardi, je peaufine donc mon voyage aujourd’hui tout en savourant ces mauvaises herbes au nom qui correspond si bien à mon état d’esprit.
D’autant que la grisaille a fait place à ce beau ciel, il a fallu attendre 20 heures…
 
Au moment de boucler le billet,
je reçois une belle histoire,
elle s’intitule :
 Petit Dragon et la soupe au potiron, je ne résiste pas... La journée se termine vraiment en beauté, merci la VIE.

3 commentaires:

Françoise a dit…

Sais-tu que nous avons au moins un point commun : un petit-fils entre France (ou Belgique, peu importe)et Taiwan et bien sûr le goût du thé!
Je serai à Paris les 20 et 21 juin. Et toi?

Francine a dit…

Eh bien, quelle coïncidence, j'ai tellement hâte de le serrer dans mes bras!
Figure-toi que je serai également à Paris les 20 et 21, on pourrait se voir le 20 vers 17 heures, qu'en penses-Tu? Bonne soirée, bons thés...

Françoise a dit…

Ce serait super, je t'envoie mon n° de portable par e-mail